la parole d’un seul n’est pas la voix de tous

structure horizontale dit-on. reste que, même sans hiérarchie déterminée par des statuts, il se refait une hiérarchisation. par la grande gueule, par l’ancienneté, par la compétence, elle peut prendre plusieurs formes et pas les meilleures.

et là, malgré ce que l’on cherchait à éviter se remet en place : la voix d’un seul ou les voix de quelques un prennent le pas sur la voix de chacun, la voix de tous.

la voix de la grande gueule est la plupart de temps, la voix de l’aigreur. c’est la voix de celui ou celle qui croit deviner, sous le moindre geste, la moindre parole, la conspiration et l’adhésion de celui-là à cette manipulation  mensonge. la voix de la grande gueule est souvent grossière, elle donne l’illusion de la liberté de ton en coupant la parole à tous. c’est parler fort, voire brailler. elle fatigue, on retient ses schémas simplistes, on se dit que peut-être, ce n’est pas faux, quelque part.

la voix de l’ancienneté sait tout, elle a l’expérience. elle a déjà vu comment cela se passe, on ne la lui fait pas. elle fait taire l’autre interrogeant sa légitimité à parler, à être là. elle lui ôte le droit de parole ou le poids de sa parole. elle refait du statut là où l’on voudrait que cela ne soit pas de mise.

la voix de la compétence joue aussi de la légitimité. la compétence. c’est le savoir, c’est le pouvoir qui s’affirme de biais. elle remet en question, juge. elle a l’arrogance de se croire dépassant la compétence en la remettant en question alors qu’elle en est le jouet, encore.

briser les hiérarchie, c’est aussi remettre en question ces position que l’on s’octroie dans le groupe, celle qui sont inclination. une grande gueule, l’ancienneté, une compétence, cela peut-être utile au collectif, au groupe, mais dans l’usage. non dans la recréation de statut, de pseudos jeux de légitimité. chacun est légitime, pas plus, pas moins que l’autre. l’enjeu est de recueillir la parole, la position de chacun, la voix de tous et non pas qu’un, en prenant l’initiative de l’expression finisse par faire taire chacun, tous les autres.